
Cette notion n’est pas
récente, ni liée aux évolutions technologiques, puisqu’elle remonte aux années
1970 ! En France, pays précurseur en ce domaine, ce sont les enseignants qui
utilisent les médias comme supports de cours et de réflexion, afin d’ouvrir le
regard de leurs élèves sur le monde contemporain et ses enjeux. Et la notion d’éducation
aux médias apparaît ainsi, plus officiellement, dès le début des années 1980 :
il s’agit alors, déjà, de donner au public les clés de compréhension des médias
d’information – particulièrement aux jeunes – afin qu’ils soient en mesure de
comprendre comment se fabriquent les contenus, et comment ils sont ensuite
diffusés, dans l’optique d’être en capacité d’en avoir une lecture critique.
Décrypter les coulisses de la fabrique de l’info, c’est être apte à pouvoir en
comprendre les enjeux, les visées, et ainsi forger une citoyenneté éclairée, en
vue du bon fonctionnement d’une société démocratique.
L’EMI prend ainsi sa source
dans la déclaration de Grünwald, adoptée
en 1982 par les participants à un symposium international organisé par l’Unesco
sur les relations entre éducation et communication. Le terme français est la
traduction communément admise de l’anglais media and information literacy qui signifie littéralement
« alphabétisation médiatique et informationnelle ». Sa traduction par éducation
aux médias et à l’information n’est pas exacte, car elle conduit à une confusion
avec la pure Education aux médias, qui concerne uniquement les médias d’information.
Alors que l’EMI couvre un spectre bien plus large : médias traditionnels,
médias sociaux, blogs, applications de smartphones, etc. Bref, tout ce qui
récolte et diffuse de l’information, en son sens le plus large. Enfin, le terme
« éducation », bien que communément admis et usité, ne semble pas non
plus le plus adéquat : on parlera plus volontiers, ici, de sensibilisation
aux médias et à l’information.