Activités

L’EMI pour muscler la citoyenneté et garantir la liberté d’expression

Les visées de l’EMI (Education aux Médias et à l’Information) ne sont pas de défendre les journalistes et les médias, d’indiquer lesquels seraient plus efficients ou fiables que d’autres. Non, l’EMI vise avant tout à permettre – aux jeunes notamment – de pouvoir exercer pleinement leur citoyenneté dans une société de l’information et de la communication foisonnante. Les infos arrivent à chacun en masse, de partout, en permanence… comment s’y retrouver, effectuer un tri, des vérifications ?

  • Pratique citoyenne des médias : par une lecture critique et distanciée de leurs contenus, ainsi qu’une initiation aux différentes formes de langages et supports médiatiques. L’idée : être ensuite en capacité de suffisamment s’informer pour exprimer librement ses avis et opinions, critiques.
  • Accompagner dans le développement de compétences en matière de recherches, sélections et interprétations de l’information, ainsi que l’origine des contenus et sources diffusés. Vérification des images (photos et vidéos), et croisement des sources !
  • Acquérir une compréhension globale du « biotope » des médias d’information et des réseaux sociaux, et des phénomènes informationnels dans toutes leurs formes et dimensions : économiques, sociétales, politiques, techniques et éthiques.

Acquérir ces simples mais ô combien pratiques et utiles compétences, c’est ce que je propose dans les ateliers médias, destinés à tous les âges, et bien évidemment adaptés à ceux-ci. Je rejoins en cela les 4 axes prioritaires en EMI déterminés pour 2019/2020 par le ministère de la Culture, via ses DRAC (Directions Régionales des Affaires Culturelles) :

  • Lutter contre les contenus haineux et déconstruire les théories complotistes, dont la massification de la diffusion en ligne, notamment sur les réseaux sociaux, constitue un défi croissant pour notre société et notre démocratie.
  • Décrypter les infox, analyser les images, savoir s’orienter dans les différentes

sources d’information, comprendre les mécanismes d’influence qui sont en jeu.

  • Favoriser une meilleure compréhension du travail journalistique, du fonctionnement des médias et des réseaux sociaux, dans un contexte de grande défiance d’une partie de la population vis-à-vis des médias traditionnels et de circulation massive de fausses informations.
  • Lutter contre le piratage et sensibiliser au rôle de la propriété intellectuelle dans la protection des auteurs et de la création.

La mise en œuvre de ces actions, à tous les âges, depuis les maternelles jusqu’aux séniors, doit permettre de contribuer à atteindre l’objectif d’ainsi sensibiliser aux vertus de la citoyenneté. Si chacun est bien informé, il est en capacité ensuite d’effectuer des choix en pleine conscience, quels qu’ils soient, en ayant activé sont esprit critique et ses filtres sur la provenance des informations dont il dispose. Un citoyen bien informé est un citoyen mieux éclairé, et apte à ainsi faire vivre la démocratie.

Education aux médias et à l’information (EMI) : qu’est-ce que c’est ?

Cette notion n’est pas récente, ni liée aux évolutions technologiques, puisqu’elle remonte aux années 1970 ! En France, pays précurseur en ce domaine, ce sont les enseignants qui utilisent les médias comme supports de cours et de réflexion, afin d’ouvrir le regard de leurs élèves sur le monde contemporain et ses enjeux. Et la notion d’éducation aux médias apparaît ainsi, plus officiellement, dès le début des années 1980 : il s’agit alors, déjà, de donner au public les clés de compréhension des médias d’information – particulièrement aux jeunes – afin qu’ils soient en mesure de comprendre comment se fabriquent les contenus, et comment ils sont ensuite diffusés, dans l’optique d’être en capacité d’en avoir une lecture critique. Décrypter les coulisses de la fabrique de l’info, c’est être apte à pouvoir en comprendre les enjeux, les visées, et ainsi forger une citoyenneté éclairée, en vue du bon fonctionnement d’une société démocratique. L’EMI prend ainsi sa source dans la déclaration de Grünwald, adoptée en 1982 par les participants à un symposium international organisé par l’Unesco sur les relations entre éducation et communication. Le terme français est la traduction communément admise de l’anglais media and information literacy qui signifie littéralement
« alphabétisation médiatique et informationnelle ». Sa traduction par éducation aux médias et à l’information n’est pas exacte, car elle conduit à une confusion avec la pure Education aux médias, qui concerne uniquement les médias d’information. Alors que l’EMI couvre un spectre bien plus large : médias traditionnels, médias sociaux, blogs, applications de smartphones, etc. Bref, tout ce qui récolte et diffuse de l’information, en son sens le plus large. Enfin, le terme « éducation », bien que communément admis et usité, ne semble pas non plus le plus adéquat : on parlera plus volontiers, ici, de sensibilisation aux médias et à l’information.